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« Autres Paysages » imagine un jardin inspiré des principes de la permaculture

Empreinte tend à explorer tous les aspects de l’habitat : de la construction à son utilisation. L’espace extérieur apparait comme un élément central d’une maison. La période de confinement a ainsi rappelé avec force l’attrait des Français pour le jardin. Selon un sondage réalisé par l’Ifop en décembre dernier, 86% des français souhaitent bénéficier d’un espace extérieur dans leur logement.[1]

Le jardin Empreinte, conçu par la société Autres Paysages, est une démarche de « permaculture appliquée au paysage » : appliquer l’éthique et les principes de conception en permaculture dans un projet paysager qui prend en compte à la fois les besoins humains et les besoins de la Nature. Tour d’horizon des grands principes qui ont conduit l’élaboration du jardin Empreinte.

Biodiversité, niches écologiques et corridors

La démarche prend en compte toutes les échelles. Elle invite chaque personne à devenir acteur responsable de son rapport à son environnement direct et de l’impact de ses actions sur ce dernier.

Le Jardin de cette première construction Empreinte est connecté à un corridor vert qui lui-même est en lien avec un boisement, et à des réseaux, des maillages vivants beaucoup plus grands. Ce sont des lieux de circulation et des réservoirs de vie importants (faune, flore, vie du sol), qui doivent être préservés, protégés, renforcés même, et sur lesquels vient « se brancher » le jardin imaginé par « Autres Paysages ». Le jardin Empreinte a été imaginé pour répondre aux besoins des personnes qui y vivent,  mais aussi pour augmenter la capacité de vie de ses réseaux, et devenir des niches écologiques supplémentaires. Au bout de quelques années, ces jardins deviennent eux-mêmes les réservoirs de vie qui alimenteront les jardins du quartier.

Une gestion de l’eau optimisée sur toute la parcelle

Le jardin imaginé pour empreinte va permettre le rallongement au maximum du passage de l’eau sur le terrain ainsi que sa rétention avant qu’elle ne soit restituée au réseau urbain ou à la nature. La configuration de la toiture du projet d’habitation  permet ici une collecte de l’eau en grande quantité en un seul point. Pour limiter l’emprise au sol et en sous-sol dans le jardin et donc risquer de condamner de la surface qui pourrait être dévolue à des plantations, le choix est porté d’installer une citerne enterrée d’un volume compris entre 7 et 10 m3 située sous l’annexe ossature bois. L’eau stockée peut à la fois servir à alimenter les toilettes de l’habitation et l’arrosage du jardin. Le trop-plein est renvoyé dans un « jardin de pluie », sorte de dépression dans le sol, d’un volume d’accueil d’environ 2m3, qui peut être planté. Ainsi, l’eau est rendue aux nappes phréatiques, tout en offrant leurs services aux plantes environnantes.

Les surfaces comme les zones de passage, stationnement et d’usage comme les terrasses sont pensées pour être perméables. Les zones plantées en buttes sont systématiquement accompagnées d’une zone en creux (massif ou noue) pour accueillir les eaux de ruissellement. Les zones pavées sont en légère pente vers les zones en creux. Les sols accueillant haies et massifs sont paillés, et l’objectif principal, outre de limiter l’évaporation de l’eau et de permettre un meilleur développement de la vie du sol, est d’avoir un sol qui s’enrichit en matière organique chaque année, offrant au sol une capacité de rétention en eau grandissante. Une parcelle largement plantée, notamment avec des arbres, c’est plus d’eau retenue dans les feuillages (donc moins de ruissellement) et également des systèmes racinaires qui dirigent plus facilement l’eau vers les nappes phréatiques. Dernier point, le choix des végétaux se porte vers des essences locales, adaptées naturellement au terroir, des essences comestibles, ainsi que vers des essences moins gourmandes en eau dans les zones du jardin aux microclimats secs.

Optimiser l’énergie pour la création et pour l’entretien

La conception du jardin prend en compte la dépense énergétique pour sa création et pour son entretien. Les ressources les plus proches et les moins couteuses en énergie sont privilégiées. Par exemple, la terre végétale décapée est réutilisée sur site pour les massifs. Les pierres présentes sur la parcelle peuvent être réutilisées dans les aménagements. Pour la distribution de l’eau, on privilégie le déplacement par gravité quand c’est possible. On ne parle plus d’entretien, mais de « récolte ». Si une plante, une sauge ou une verveine citron par exemple, prend ses aises, on la récolte, on fait sécher ses feuilles. Elles nous offriront des tisanes. Quand un arbuste ou les branches d’un arbre fruitier devient volumineux, on taille seulement ce qu’il est nécessaire, on broie et on étale dans les massifs pour nourrir le sol. On ne tond que les zones de passage (bien que, cause à effet, dans une zone de prairie, les passages fréquents empêchent naturellement la repousse).

Stockage carbone

La création du jardin implique un coût carbone qui doit être compensé en mettant en place des systèmes qui joueront le rôle de « puit carbone » notamment, en plantant densément dans le projet, et/ou en compensant par des plantations dans le quartier et/ou dans le territoire. Un sol vivant est également un « puit à carbone ».

Autonomie alimentaire

L’objectif de projets sur petites parcelles n’est bien sûr pas l’autonomie alimentaire des habitants de cette parcelle. Il s’agit néanmoins de « tendre vers » et de sensibiliser sur ce que c’est de cultiver son jardin, ainsi que d’offrir des espaces pouvant évoluer vers plus de culture en plein sol. Le premier axe est le choix d’un maximum d’espèces et variétés comestibles pour l’agrément du jardin.

  • Des haies qui remplissent plusieurs fonctions : matérialiser les limites de terrain, protéger des vents dominants, être mellifères et nourrir la faune par ses fruits, nourrir les habitants, etc…
  •  Des massifs esthétiques, mais nourriciers, accueillant plantes aromatiques et médicinales, petits fruits.
  • Quelques arbres fruitiers et des plantes fixatrices d’azote répartis dans le jardin

Tous ces éléments conduisent à concevoir un espace extérieur en symbiose avec la construction et son environnement élargit. Il offre ainsi des avantages écologiques, des fonctions vivrières tout en étant agréable à regarder et à vivre.


[1] https://www.ifop.com/publication/les-nouvelles-attentes-des-francais-en-matiere-dhabitat/